Seize sur dix-sept. Le Front national s’est qualifié hier dans seize des dix-sept nouveaux cantons des Pyrénées-Orientales. Une démonstration de force qui a sonné, ou mis KO la gauche et la droite.
Jusqu’ici cantonné, ou confiné, à la plaine et au littoral sablonneux des Pyrénées-Orientales, le Front national repousse ses limites territoriales au nord, au sud et à l’ouest du département. Voilà pour le premier enseignement de ce premier tour des élections départementales. Le FN, un parti en pleine ascension qui mord sur les (feux ?) électorats classiques. Hier soir, gauche et droite sont sorties étrillées par des binômes frontistes majoritairement composés d’inconnus alors qu’UMP-UDI et PS-PC de la majorité sortante avaient aligné maires, adjoints, élus, et sortants justement.
- Le premier parti des P.-O.
Hier, le Front national a éliminé la gauche de cinq cantons et chassé la droite de quatre cantons. Mieux, le parti de Marine Le Pen s’est placé en tête de quatre duels à Perpignan où la poussée de fièvre frontiste a manqué de casser le thermomètre, et s’est glissée dans sept triangulaires en Salanque, Illibéris, Côte vermeille, au Canigou, dans les vallées de la Têt et de l’Agly, les Aspres. La configuration la plus favorable au parti. Seuls les hauts cantons de Pyrénées catalanes, où se présente le chef de file UMP-UDI Jean Castex, offrent encore de la résistance. Hier soir, le FN s’est donc couché « premier parti des Pyrénées-Orientales », comme aux Européennes de l’année dernière. Incontournable et près de faire entrer ses premiers élus au conseil départemental dimanche prochain ? Plus que probable.
- Et les autres
Le PS-PC sortant, qualifié sur douze cantons, vire en tête dans six cantons (Perpignan III et VI, Canigou avec la secrétaire d’Etat Ségolène Neuville, Aspres, Vallespir, Vallée de la Têt) et reprend espoir, ses résultats d’hier rouvrent la fenêtre d’un maintien du département à gauche. L’UMP-UDI est leader sur quatre cantons (Pyrénées catalanes, Vallée de l’Agly, Ribéral, Côte Sableuse) et qualifiée sur un total de treize cantons. De quoi entretenir les espoirs de victoire et de prise du Département. Enfin, les candidatures EELV-PG, PC-FDG et celles de L’Olivier, la nouvelle formation locale, ne passent pas l’obstacle. Mais leurs voix pèseront dimanche.
Les résultats complets c’est ici
Aliot mercredi, Sarkozy jeudi ?
Le vice-président du Front national, l’eurodéputé et conseiller municipal d’opposition perpignanais Louis Aliot assurera un meeting d’entre-deux tours mercredi soir, à 19 heures, à la salle des Libertés de Perpignan. En dépit d’une rumeur qui a circulé hier soir et faisait état d’un passage de Nicolas Sarkozy dans les Pyrénées-Orientales jeudi, l’ancien président de la République et président de l’UMP nationale ne devrait pas faire le déplacement. Probablement plus sollicité dans d’autres départements de France. Comme le Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui avait lui aussi été souvent annoncé pendant la campagne.
